Cerveaux actifs — Le grand livre est le nouveau livre-jeux des Éditions Bravo! Ce tout nouveau concept stimulant et amusant pour entretenir les facultés cérébrales a été créé par Gilles Bergeron, Ph. D., spécialiste de la psychologie cognitive. Nous lui avons posé quelques questions.
Pouvez-vous nous parler un peu de vous et de votre vie professionnelle ?
Gilles Bergeron : J’ai d’abord fait une formation poussée en psychologie cognitive (une branche de la psychologie qui étudie les processus mentaux tels que la perception, la mémoire et l’apprentissage), ce qui m’a amené à enseigner et à faire de la recherche appliquée, surtout dans les environnements informatisés de formation. Mais je suis aussi un passionné de jeux. J’éprouve beaucoup de satisfaction à concevoir et à parfaire des jeux de toutes sortes –surtout des remue-méninges et des jeux éducatifs.
Il y a quelques années, avec votre conjointe Lise Harbec, vous avez mis au point le programme d’ateliers Cerveaux actifs. En quoi cela consiste-t-il ?
G. B. : C’est un programme de stimulation cognitive destiné aux personnes de 55 ans et plus qui se préoccupent de la santé de leur cerveau et qui prennent au moins un certain plaisir à faire travailler leurs neurones. Le programme comprend 10 ateliers d’une demi-journée au cours desquels on propose une grande variété d’activités (surtout des jeux et des exercices remue-méninges) dans un contexte ludique et convivial. Nous offrons également des ateliers-conférence pour les groupes qui ne souhaitent qu’une seule rencontre plutôt qu’une série d’ateliers.
Est-il vraiment possible de stimuler notre matière grise et d’entretenir nos facultés mentales ?
G. B. : Il n’y a malheureusement aucune méthode simple pour entretenir nos facultés mentales ou prévenir les pertes cognitives, surtout lorsque nous avançons en âge, mais il est bien démontré que garder son cerveau actif est un bon moyen de le maintenir en santé, surtout si on le fait en s’amusant.
Pourquoi avez-vous décidé de publier le livre Cerveaux actifs?
G. B. : Au départ, j’avais préparé une collection de jeux pour les besoins des ateliers, mais je trouvais dommage que celle-ci ne soit pas accessible à un plus vaste public. Je suis heureux d’avoir trouvé chez Bravo! une équipe qui m’a aidé à éditer et à présenter les jeux de façon professionnelle, ce qui m’a incité à enrichir et à diversifier davantage la collection.
Qu’est-ce qui distingue cet ouvrage des autres livres-jeux ?
G. B. : C’est assurément la variété. On y trouve au moins 40 types de jeux différents qui portent sur des contenus qui sont également diversifiés et qui sollicitent des fonctions très variées : l’observation, la logique, la concentration, l’orientation spatiale, etc. Mentionnons également les capsules d’information qui déboulonnent certains mythes à propos du cerveau et qui abordent les fonctions cognitives de façon vulgarisée et imagée. Je ne me considère pas comme un spécialiste de la psychologie qui propose des jeux, mais plutôt comme un concepteur de jeux qui partage ses connaissances en sciences cognitives et qui met celles-ci à profit pour enrichir les jeux.
Quel est votre exercice préféré et pourquoi ?
G. B. : C’est difficile d’en choisir un en particulier, mais je privilégie particulièrement les jeux et les exercices qui demandent d’élaborer ses propres méthodes et ses propres stratégies pour arriver à la solution, ou qui permettent de découvrir la solution de façon progressive. Par exemple, le jeu appelé Triplets demande de trouver, parmi un ensemble d’illustrations, la seule qui ne peut pas être regroupée avec deux autres pour former un triplet (outils, vêtements, jouets, etc.). C’est un jeu relativement facile qui porte sur un contenu familier, mais pour trouver la solution, il faut procéder par élimination en trouvant tous les triplets. Un autre type de jeu qui me plaît beaucoup est celui qui demande de trouver un lien entre le sens propre et le sens figuré d’un mot. Par exemple, on peut dire que la fraise est le fruit qu’on n’aime pas voir dans la main du dentiste.
Le livre s’adresse-t-il à un groupe d’âge en particulier ?
G. B. : Non, je suis certain que toute personne âgée de 7 à 107 ans qui souhaite entretenir son cerveau peut y trouver son compte, surtout si elle aime jouer.
Avez-vous un secret ou une anecdote à nous raconter au sujet du cerveau humain ?
G. B. : J’aime beaucoup illustrer comment le cerveau est soumis à des « illusions cognitives », comme l’œil est soumis à des illusions visuelles. Souvent, le cerveau doit traiter rapidement un nombre considérable d’informations et il doit alors prendre des raccourcis, ce qui l’amène à faire des erreurs. Par exemple, complétez la phrase suivante : « La mère de Paul a trois enfants : Cric, Crac et … ? » (Réponse : Paul.)
En conclusion, est-il vrai qu’on n’utilise que 10 % de notre cerveau ?
G. B. : Non, c’est un mythe qui a pris naissance il y a plus de 100 ans et qui perdure bien que toutes les preuves scientifiques montrent le contraire. Le cerveau est impliqué dans toutes les tâches que nous exécutons, même les plus banales, et les diverses parties du cerveau sont constamment actives et en interaction les unes avec les autres.
Cerveaux actifs — Le grand livre est vendu en librairie depuis le 19 février 2020.