Stéphane Pageau travaille dans le domaine politique depuis 2008. Il a été organisateur et attaché politique pour divers partis. Parallèlement, il est passionné de jeux-questionnaires. Il est très actif dans le milieu des pub quiz de Montréal en tant que joueur régulier et, parfois, comme animateur. À l’occasion de la sortie de son livre Quiz politique, on lui a posé quelques questions.
D’où vous vient votre passion pour la politique ?
Stéphane Pageau : D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours eu une attirance pour les grands débats de société. Selon ma mère, dès mon plus jeune âge, j’aimais regarder les nouvelles télévisées. Personnellement, mon plus vieux souvenir remonte à ma troisième année du primaire. Notre professeure, Micheline, nous a donné un cours d’histoire sur les patriotes; je me rappelle avoir été fasciné par le sujet.
C’est toutefois à partir des études supérieures que j’ai vraiment pris la mesure de mon intérêt pour la politique. C’est une passion pour le vivre-ensemble, pour notre propre définition de ce qui est juste en société. La politique englobe presque toutes les dimensions de la vie, la philosophie, l’histoire, l’actualité, la gestion, les sciences naturelles et sociales, la culture, les médias, etc. Devenir un spécialiste de la politique, c’est un peu être un généraliste de tout le reste.
Travaillez-vous actuellement en politique ? Si oui, à quel niveau ?
S. P. : Oui, ma vie professionnelle a toujours été en politique jusqu’à présent. Je suis actuellement au niveau municipal à Montréal, mais j’ai connu les autres paliers et diverses organisations. La vie politique est une vie professionnelle faite de changements !
Qu’est-ce qui vous a incité à écrire ce livre de 500 questions-réponses sur la politique ?
S. P. : Je suis un passionné de culture générale depuis tout jeune et je fais beaucoup de jeux-questionnaires dans mes loisirs (jeux de société, pub quiz, etc.). Il y a quelques années, j’ai commencé à composer mes propres questions à diverses occasions. Je suis aussi un fidèle consommateur de livres-quiz publiés aux Éditions Bravo!; je les ai tous achetés. Petit à petit, l’idée m’est venue d’en écrire un moi-même. Quel meilleur sujet que celui dans lequel je baigne ! Pendant la pandémie, j’ai eu plus de temps libre les soirs et les fins de semaine. J’ai donc commencé une question à la fois et quand je suis arrivé à 500 questions, j’ai proposé mon manuscrit aux Éditions Bravo! On voit le résultat aujourd’hui !
Dans votre ouvrage, vous abordez la politique québécoise, la politique canadienne et la politique internationale. Dans quelles proportions ?
S. P. : Il y a 250 questions sur la politique québécoise, 150 sur la politique canadienne et 100 sur la politique internationale. J’ai voulu mettre l’accent sur ce qui est le plus proche de nous tout en gardant en tête que les trois niveaux sont interconnectés et qu’ils ont des répercussions les uns sur les autres.
En tant qu’animateur de jeux-questionnaires dans les soirées, quel aspect de la politique suscite en général le plus d’intérêt chez les joueurs (les grands événements, les dates clés, les personnalités politiques, les anecdotes, etc.) ?
S. P. : J’anime parfois des soirées pour remplacer des amis, mais mon rôle préféré est celui du joueur. Je dirais que les questions politiques traitent la plupart du temps d’histoire, de géographie ou d’actualité. En général, les meilleurs joueurs pour répondre aux questions politiques sont ceux qui lisent beaucoup les journaux et qui s’intéressent aux grands débats sociaux.
Quel genre d’anecdotes peut-on découvrir dans votre livre ?
S. P. : Il y en a beaucoup tout au long du livre ! Je crois que l’intérêt des questions réside souvent dans le côté inusité ou inhabituel d’un événement ou d’un fait. Dans cet ouvrage, vous allez par exemple découvrir ce qu’est le club des vampires en politique québécoise ou quel ex-premier ministre canadien a sauvé de la noyade un autre ex-premier ministre. J’ai tenté de passer en revue toutes les époques pour dresser un portrait fidèle de la politique tout en abordant des éléments plus ludiques de notre histoire. Je voulais divertir, susciter la curiosité et instruire.
À qui s’adresse votre ouvrage ? Faut-il être un grand connaisseur de la vie politique pour répondre correctement à vos questions ?
S. P. : Le livre s’adresse à tous ceux qui aiment la culture générale. C’est avant tout un quiz amusant. Les passionnés d’histoire, de politique, d’actualité et de culture au sens large qui veulent tester leurs connaissances auront certainement un intérêt encore plus grand. Le livre est aussi une manière ludique d’apprendre et de « mettre à niveau » ses connaissances de la politique. Donc tout étudiant en sciences sociales ou tout travailleur que la politique touche de près ou de loin seront très intéressés. À l’heure actuelle, les réseaux sociaux débordent de débats politiques, alors j’invite les commentateurs à tester leurs connaissances de la politique au sens large.
Enfin, quel politicien vous a le plus inspiré dans votre vie ?
S. P. : Il y en a eu beaucoup, notamment des gens avec qui j’ai travaillé. Je dirais que les politiciens les plus inspirants sont les bâtisseurs qui se sont souciés de l’intérêt de ceux que le système sert mal, alors que rien ne les prédestinait à ce dessein. Le premier nom qui me vient en tête est Jacques Parizeau, qui avant d’être politicien avait déjà accompli d’énormes progrès pour le Québec, et ce, bien plus qu’un très grand nombre de premiers ministres. Il s’est servi de son statut et de son éducation pour le bien de la collectivité. Il faut revoir ses entrevues; il avait une sagesse dont peu de gens font preuve dans toute une vie. Son épitaphe « N’ayez pas peur » constitue sa dernière leçon à ses successeurs et elle illustre bien son souci des autres ainsi que son côté professoral et bienveillant. Ses erreurs et ses échecs ne peuvent pas assombrir ses réalisations.